"Chaque enfant à l'école" : Retour sur un webinaire inspirant sur la scolarisation
L’initiative du guide « Chaque enfant à l’école », fruit d’une collaboration entre l’UNICEF France, l’ANDEV et 7 Villes amies des enfants (Angoulême, Aubagne, Auch, Issy-les-Moulineaux, Marseille, Sens, Toulouse) témoigne d’un engagement fort à traduire les principes fondamentaux du droit à l’éducation en actions concrètes sur le terrain.
Comme l’a souligné Adeline Hazan, présidente de l’UNICEF France lors de son introduction:
“ Bien que le droit à l’éducation soit un des piliers de la CIDE, beaucoup d’enfants en France passent sous les radars et ne sont pas scolarisés ou subissent des ruptures de parcours scolaire. ”
Ce guide se présente ainsi comme une réponse pragmatique à ces défis, visant à « mettre en lumière les initiatives réussies et pistes d’actions pour réduire les inégalités d’accès à l’école et favoriser la réussite scolaire de tous les élèves« .
Le guide « Chaque enfant à l’école »
La structure du guide, articulée autour de trois chapitres clés – l’identification, l’inscription et le suivi des enfants et des adolescents – a été présentée comme une approche holistique pour appréhender les problématiques rencontrées par les municipalités. Gabriel Fraga, Vice-président de l’ANDEV a insisté sur l’importance du lien entre ces étapes : « Rappelons que ces trois actions doivent être connectées de façon continue« .
L’importance de l’information aux familles
L’obligation de scolarisation dès trois ans n’est pas toujours clairement perçue par toutes les familles et peut ainsi être préjudiciable à certains enfants en âge de rentrer à l’école maternelle.
Face à ce constat, la ville d’Angoulême, par la voix d’Emilie Garot, a mis en place depuis deux ans, en collaboration avec la Caisse d’allocation familiale (CAF), l’Éducation Nationale et des centres sociaux de la ville, l’initiative « Être prêt pour l’entrée à l’école maternelle« . La démarche vise à établir un lien de confiance entre les familles et les professionnels, en amont de la scolarisation des enfants dans une logique de prévention et de sensibilisation aux enjeux de scolarisation.
Pour ce faire, la ville a développé des parcours déambulatoires offrant aux parents la possibilité de rencontrer divers services (restauration, inscription scolaire) et professionnels (Atsem, enseignants, directeurs d’écoles), ou bien encore par la présentation d’une journée type au sein de l’école.
Guichet unique : l’exemple de la ville de Marseille
Afin de simplifier concrètement la vie des familles, la ville de Marseille a créé en 2024 une direction dédiée à la famille et aux partenariats. Carole Serra, chargée de mission au sein de la ville, explique la logique de cette démarche : « On a réuni dans une même entité tous les acteurs qui interviennent auprès des familles, cette synergie permet d’identifier facilement les enjeux et de recueillir les besoins au plus près des familles« .
Une des pierres angulaires de cette initiative est la mise en place d’un guichet unique physique. Ce lieu d’accueil centralise toutes les informations et permet d’effectuer l’ensemble des démarches administratives liées à la scolarité des enfants et des familles. En réunissant des agents dédiés à la gestion informatique, ce guichet renforce la capacité de l’administration à répondre efficacement aux demandes des familles. Il permet également le lien avec les services de restauration scolaire (gestion des factures, besoins d’aménagement) et propose une antenne d’orientation vers l’accompagnement social et juridique pour les familles en difficultés.
Prévenir le décrochage scolaire
Bruno Jarry, Directeur du Clavim à Issy-les-Moulineaux, témoigne de la réussite d’un dispositif d’accompagnement à la compréhension des sanctions scolaires mis en place via l’espace jeune de la Ville d’Issy-les-Moulineaux et en lien avec la communauté éducative. « Plus de 88% des enfants concernés » ne sont pas revenus une seconde fois dans le dispositif, preuve de l’efficacité de cette approche qui inclut des entretiens avec les familles, le directeur de l’établissement et l’enfant, ainsi que des possibilités de rendez-vous avec le CIO (Centre d’information et d’orientation) et des activités éducatives et ludiques. Ce dispositif structurant permet aux jeunes de prendre du recul et de revenir à l’école dans un état d’esprit plus constructif.
Mobiliser des dispositifs existants
L’échange autour du guide s’est poursuivie par la présentation de différents dispositifs pouvant être mobilisés pour favoriser l’accès et la continuité éducative des enfants.
La ville de Rillieux-la-Pape a notamment partagé son recours à l’Analyse des Besoins Sociaux (ABS) sur son territoire, marqué par une forte présence de quartiers prioritaires de la politique de la ville.
Face à ce contexte, il était crucial pour la municipalité d’orienter l’ABS spécifiquement sur les enfants en âge scolaire et de rechercher une coordination systématique avec l’ensemble des acteurs locaux. Selon la représentante de la ville, « Lorsqu’on se lance dans une démarche de diagnostique, cela permet d’avoir des orientations qui se recoupent d’un dispositif à l’autre et ainsi d’éviter le fonctionnement en silo« , ce qui a permis « d’utiliser tous les diagnostics d’une seule et même voix et d’articuler les dispositifs pour l’écriture de la convention territoriale globale« , favorisant ainsi des outils de pilotage centralisés.