Des services de garde d'enfants abordables et de qualité encore inaccessibles en France
Où en sont les pays riches en matière de garde d’enfants ? – publié par le Bureau de la recherche d’UNICEF – Innocenti, classe les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et de l’Union européenne (UE) en fonction de leurs politiques nationales en matière de garde d’enfants et de congé parental. Ces politiques portent notamment sur l’accessibilité, le coût financier et la qualité des services de garde pour les enfants entre la naissance et l’âge scolaire. En France, les collectivités territoriales ont également la capacité d’agir dans ce domaine.
Les pays les mieux classés dans le classement du rapport combinent accessibilité financière et qualité des services de garde d’enfants organisés mais aussi congés longs et bien rémunérés.
De l’importance des congés rémunérés
Les congés prénataux, maternels et paternels rémunérés permettent aux parents de nouer des liens avec leur bébé, favorisent le développement sain de l’enfant, réduisent la dépression maternelle et renforcent l’égalité entre les sexes. La France n’est classée que 22e pour ce critère « congés parentaux ».
Aussi, UNICEF France recommande tout d’abord au gouvernement de renforcer l’attractivité du congé parental d’éducation en revalorisant son indemnisation et de repenser le rapport à la parentalité au sein de l’entreprise.
Les services de garde d’enfants doivent être accessibles, abordables et de qualité
Si un congé bien conçu aide les parents pendant les premiers moments de la vie d’un enfant, une fois que ce soutien prend fin et que les parents sont prêts à reprendre le travail ou à en rechercher, la garde d’enfants doit pouvoir aider les parents.
Pourtant, le manque de services de garde d’enfants abordables ou l’inadaptation de l’offre peuvent alors devenir un obstacle majeur pour les parents, ce qui aggrave les inégalités socio-économiques.
La France est classée 7e concernant l’accès aux services d’accueil du jeune enfant. Les inégalités liées à cet accès sont particulièrement marquées dans le pays : en 2017, 76,5 % des ménages à haut revenu avaient recours à ces services, contre seulement 31,6 % des ménages modestes. Dans le cadre de la Stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté adoptée en 2018, le gouvernement a pris un certain nombre de mesures visant à renforcer l’accessibilité des services d’accueil du jeune enfant pour les familles en situations de précarité.
A travers son réseau Ville amie des enfants, UNICEF France incite les collectivités à investir pleinement dans ce domaine de la petite enfance. De par leurs compétences, elles sont en effet des actrices essentielles de l’accompagnement des parents, des professionnels et des tout-petits pour mettre en place les conditions permettant à chaque enfant le meilleur développement.
Les exemples sont à la fois multiples et très concrets pour agir pour le bien-être des tout-petits en mettant en place des mesures incitatives ou facilitantes pour les familles : réserver un quota de places aux enfants les plus vulnérables, offrir la possibilité d’accueillir les enfants à des horaires décalés, pour de très courtes périodes ou sans obligation d’emploi des parents.
Investir dans la petite enfance ce peut être aussi mettre en œuvre des actions de soutien à la parentalité, de développement de structures ou encore des actions de formation et de qualification des personnels.
Pour UNICEF France, la Ville a les moyens d’en finir avec la reproduction du cycle de la pauvreté et des inégalités sociales.