Santé mentale des enfants : pas un luxe, un carburant pour les Villes
Dans le langage courant, parler de santé mentale est associé à la prise en charge des troubles mentaux. Pourtant, selon l’Organisation mondiale de la santé, la santé mentale est l’« état de bien-être dans lequel une personne peut se réaliser, surmonter les tensions normales de la vie, accomplir un travail productif et contribuer à la vie de sa communauté. » En ce qui concerne la santé mentale des enfants, la définition prend en compte des marqueurs spécifiques à son âge. Cela inclut un sentiment positif d’identité, la capacité à gérer ses pensées et ses émotions, les compétences pour établir des liens et apprendre.
Un cycle de quatre ateliers à destination des Villes
Les villes et intercommunalités ont ainsi de nombreuses compétences à mettre en oeuvre pour agir au quotidien sur le bien-être des enfants. Face à la dégradation de la santé mentale des enfants et adolescents depuis le COVID, l’UNICEF France propose aux Villes amies des enfants de participer à un cycle de 4 ateliers.
Quatre ateliers pour faire de la santé mentale des enfants une priorité locale
Atelier #1 Jeudi 28 mars matin : Favoriser une bonne santé mentale des enfants : leviers d’actions des Villes
Atelier #2 Mercredi 10 avril matin : Les Conseils locaux de Santé mentale : un outil de gouvernance
Atelier #3 Jeudi 23 mai matin : Déstigmatiser la santé mentale auprès des jeunes
Atelier #4 Mardi 4 juin matin : Prendre en compte la santé mentale des enfants et des jeunes dans sa pratique professionnelle
Des experts impliqués
Ces ateliers sont ouverts à tous les agents de la collectivités, concernés de près ou de loin par le sujet et soucieux de mieux comprendre le pouvoir d’action de son service, sa direction et plus largement, sa Ville.
Chaque atelier du cycle sera l’occasion d’évoquer les multiples déterminants sur lesquels les villes et intercommunalités peuvent agir pour favoriser la bonne santé mentale des enfants et des jeunes. Plusieurs experts et associations participeront à nos temps d’échanges, comme le CCOMS (Etablissement Public de Santé Mentale Lille-Métropole), le Réseau français Ville-Santé ou Santé publique France.
Les ateliers feront également la part belle à l’échange autour de trois axes :
- Promouvoir des pratiques vertueuses pour la santé mentale des enfants et des jeunes;
- Renforcer les actions et les dispositifs de prévention en santé;
- Favoriser l’accès aux soins et aux structures disponibles sur leur territoire.
L’UNICEF France souhaite également travailler à la rédaction d’un Manifeste, en fil rouge des ateliers, pour que l’ensemble des Villes amies des enfants puisse porter d’une seule et même voix « l’appel des Villes amies des enfants ».
L’urgence d’agir
L’enfance et l’adolescence sont des périodes uniques dans la formation et le développement des personnes. Les multiples changements et les besoins particuliers qui caractérisent ces périodes peuvent rendre les enfants et les adolescents plus vulnérables aux problèmes de santé mentale.
Le 10 octobre dernier, à l’occasion de la Journée mondiale de la santé mentale, l’UNICEF France et une quinzaine d’associations ont adressé une lettre ouverte à la Première ministre.
L’objectif ?
Obtenir une Stratégie nationale en faveur de la santé mentale des enfants et des jeunes, orientée autour de 10 mesures.
+ 62,58%
Augmentation constatée par le Haut Conseil à l’enfance, entre 2014 et 2021, de la consommation d’antidépresseurs chez l’enfant et l’adolescent[1]
Rôles et leviers d’action pour les villes
En 2022, la Ville de Nantes organisait le premier colloque international « Villes et Santé mentale ». Les élus, professionnels de santé, chercheurs qui y participent, soulignent que la santé mentale est l’affaire de toutes et tous. Il est nécessaire d’aller au-delà de l’approche médicale.
Par leurs compétences, les Villes agissent en effet sur les déterminants qui favorisent une bonne santé mentale.
- Accès à l’éducation
- Urbanisme
- Espaces verts
- Culture
- Cohésion sociale et lutte contre la pauvreté
Les Villes peuvent donc instaurer une transversalité entre ces domaines, et constituer des équipes pluridisciplinaires. Elles peuvent aussi contribuer à une lecture positive de la santé par les enfants et les adolescents, et déstigmatiser le sujet. Il leur est également possible de former les agents et de mettre en place des campagnes de communication auprès du grand public.
En savoir plus sur des dispositifs existants
- Le projet territorial de santé mentale (PTSM) existe dans chaque région et peut être porté par l’Agence régionale de santé.
- Les Conseils locaux de santé mentale (CLSM) sont des espaces de concertation indépendants, rassemblant plusieurs acteurs (collectivités, social, parents, associations…)
- Le Réseau des Villes-Santé de l’Organisation Mondiale de la Santé permet un partage d’expériences entre les Collectivités, que ce soit au niveau national comme au niveau local.
[1] Etude du Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge, mars 2023, « Quand les enfants vont mal : Comment les aider »