Quand le droit à l’éducation n’est pas pleinement appliqué en France …
Éducation pour tous, une promesse non tenue en France
En France, la précarité de certains enfants les rend invisibles, notamment les enfants vivant en bidonville, les mineurs non accompagnés, ou certains enfants vivant en outre-mer. Pourtant, ces enfants sont particulièrement vulnérables et doivent à ce titre bénéficier d’une éducation sans rupture, adaptée à leurs besoins.
Il existe des pratiques illégales au sein de certaines municipalités faisant obstacle à l’inscription d’enfants à l’école: variabilité des pièces à fournir, demandes abusives de justificatifs, comme le souligne régulièrement le Défenseur des droits.
Les jeunes se mobilisent pour faire valoir leur droit à l’éducation : Création du collectif Ecole pour Tous
En Novembre 2018, Stella, Bakary, Andrei, Saifoulaye et d’autres jeunes se réunissent pour créer le Collectif Ecole pour tous. Ces jeunes ont en commun d’avoir été ou d’être encore mis en marge de l’école et de l’instruction parce qu’ils sont en situation de vulnérabilité ou tout simplement différents comme Loana Demestre qui a dû quitter le système scolaire à cause des situations de harcèlement à répétition: « J’ai vécu du harcèlement raciste de la part des camarades et des adultes comme tous les autres enfants et jeunes de mon aire d’accueil car on est identifié comme des « gitans ». Du coup, c’était trop difficile à vivre, d’être seule face à tous, j’ai baissé les bras ». Ces jeunes réalisent que leur situation n’est pas isolée. « J’ai compris que nous étions des milliers en France à avoir des problèmes pour accéder, rester et réussir à l’école, et que ça ce n’est pas normal » nous confie Saifoulaye Sow âgé aujourd’hui de 19 ans et qui n’a pu bénéficier d’une scolarisation qu’un an et demi après son arrivée sur le territoire français tout comme Slavi Miroslavov à cause d’une absence de domiciliation. C’est par l’action collective qu’ils souhaitent faire entendre leurs voix.
Ecole pour tous a pour ambition de sensibiliser l’opinion publique sur la situation des 100 000 enfants non scolarisés et demande au Ministre de l’Education nationale et aux pouvoirs publiques de mettre en oeuvre six demandes pour garantir ce droit à tous les enfants. » Pour soutenir cette démarche, vous pouvez signer leur pétition. A l’instar de Saifoulaye, de Loana et de Slavi Miroslavov, le collectif attend des Maires de France des actions concrètes : agir pour l’inscription de « tous les enfants à l’école même lorsqu’ils n’ont pas tous les documents et de ne pas expulser les enfants et les jeunes scolarisés pendant l’année scolaire » ou encore développer « la médiation scolaire pour pouvoir établir un bon lien entre les jeunes, les familles et l’école pour que ça se passe mieux à l’école ».
Les Villes du réseau VAE s’engagent aussi à agir
Dans le cadre de la démarche partenariale Ville amie des enfants, les villes doivent s’engager à permettre et à proposer un parcours éducatif de qualité à tous les enfants et jeunes de son territoire. Dans le cadre de cet engagement, l’une des recommandations d’UNICEF France est que les villes agissent pour tenir compte des difficultés d’accès à l’école des enfants.
Concrètement, pour les villes cela peut se traduire par :
- Lutter contre l’invisibilité des enfants vulnérables éloignés de l’école
- Lever les obstacles existants entre les familles et l’école pour rendre l’école accessibles à ceux qui en sont le plus éloignés
- Faciliter les procédures administratives d’inscription scolaire
Retrouver les entretiens complets ci-dessous (cliquez sur les photographies pour découvrir les témoignages de Loana DEMESTRE, Saifoulaye SOW et Slavi Mroslavov) :
En savoir plus sur le droit à l’éducation :
https://www.unicef.fr/dossier/convention-internationale-des-droits-de-lenfant
https://www.unicef.fr/dossier/education-et-egalite-des-chances
En savoir plus sur le collectif Ecole pour tous
En savoir plus sur les engagements des Villes amies des enfants
En savoir plus sur la démarche partenariale Ville amie des enfants