Pourquoi cette recommandation ?
Les trois premières années de la vie d’un enfant constituent un moment fondateur pour son développement. Pendant cette période-clé, plus de 80 % de son cerveau se développe, le nourrisson acquiert les bases qui lui permettront ensuite d’apprendre et de s’épanouir. En 2016, le Comité des Droits de l’enfant avait déjà recommandé à la France de combler les lacunes en services, personnels et structures en charge de la protection maternelle et infantile. UNICEF alerte depuis plusieurs années sur le fait que les lacunes dans les soins de santé, la nutrition, la socialisation de l’enfant, ont des conséquences durables sur l’enfant.
De la conception à la naissance, pour les enfants et la mère, des soins de santé et un accompagnement à la parentalité sont indispensables, ils doivent être pris en charge financièrement.
- De la naissance à trois ans, la vaccination, les soins de santé, la nutrition, la protection et une stimulation attentive jouent un rôle fondamental pour le développement de l’enfant.
- Un accompagnement des parents est souvent crucial lors de ces trois années, afin de leur permettre d’être soutenus et de trouver du « répit ».
- La dimension de l’« aller-vers » doit être renforcée afin d’intervenir auprès des familles les plus en difficulté et d’enrayer la reproduction des inégalités sociales.
Pour que l’enfant ait toutes les chances de se développer au mieux, d’être en bonne santé et d’avoir toutes les chances de réussite, il est donc important qu’il puisse bénéficier d’un cadre adapté et sécurisant.
Ce cadre c’est en premier lieu celui donné par les parents et la famille. Ils représentent les premiers éducateurs de l’enfant. Lorsque procurer ce cadre est source d’angoisse et d’interrogations, l’accompagnement à la parentalité prend tout son sens.
La parentalité est au cœur de la sécurisation du jeune enfant
La parentalité désigne l’ensemble des façons d’être et de vivre le fait d’être parent. Elle qualifie le lien entre un adulte et un enfant, quelle que soit la structure familiale dans laquelle il s’inscrit, dans le but d’assurer le soin, le développement et l’éducation de l’enfant.
Pourquoi une Ville amie des enfants doit agir ?
Les Villes, de par leurs compétences, sont des acteurs essentiels de l’accompagnement des parents, des professionnels et des tout-petits pour mettre en place les conditions permettant à chaque enfant le meilleur développement. En investissant dans la petite enfance qu’il s’agisse de mettre en œuvre des actions de soutien à la parentalité, des actions de formation ou de développement de structures, les villes agissent concrètement pour le bien-être des enfants et des jeunes.
Soutenir les parents dans leur rôle vis-à-vis des enfants est donc un axe fondamental d’une Ville amie des enfants.
Bien que les parents aient la volonté d’assurer leur rôle au mieux, ils peuvent être confrontés à des situations délicates difficiles à gérer à un moment ou à un autre. Certains parents peuvent aussi se trouver dans des conditions difficiles pour des raisons économiques, sociales ou personnelles. L’appui à la parentalité fait partie intégrante de la politique de la famille, fondement de la société et du bien-être de l’enfant. Il s’agit de faciliter, en particulier par des services de soutien, l’exercice par les parents de leurs responsabilités. La proximité et la connaissance du terrain sont des facteurs essentiels de réussite. C’est donc bien au niveau local que cet appui doit s’exercer.
Il s’agit pour la ville d’accompagner les parents dans leur fonction parentale. Celles-ci aideront les parents à offrir un cadre sécurisant pour leurs enfants.
En matière de parentalité, il est essentiel de s’intéresser aux plus vulnérables.
La vulnérabilité en matière de parentalité peut être définie comme un état passager et circonstancié de fragilité qui conduit à des difficultés dans l’exercice de la fonction parentale. Cette situation de fragilité peut être déclenchée par un isolement (l’éloignement des structures, isolement des parents sur eux-mêmes), une rupture d’équilibre, une situation de mise en danger ou une incompréhension entre les parents et les institutions.
Cela peut se traduire par :
Le développement d’offres municipales d’accueil occasionnel :
Développer ces offres d’accueil temporaire dans les structures de la petite enfance peut offrir des moments de répit parental. Une place occasionnelle en accueil collectif permet aux enfants de bénéficier de temps de socialisation mais aussi à leurs parents d’avoir du temps pour eux, du temps pour se reposer et mettre à distance les difficultés du quotidien. Ces moments de répits permettent de diminuer le stress et l’épuisement des parents et ainsi d’en réduire les effets sur les enfants.
La création d’un portail d’information :
Créer un portail d’information permet aux parents d’avoir accès à un large ensemble d’informations et de conseils pour le bon développement de leur enfant. Cet espace leur permettra également d’obtenir des réponses à leurs interrogations sur le sujet. Ce portail peut prendre la forme d’un outil numérique (page internet sur le site de la ville), mais également celle d’un espace physique déjà fréquenté par les parents dans lequel des éléments d’informations seraient mis à disposition.
La création de points de rencontre Parents-Professionnels :
Créer ou transformer des lieux déjà visités par les parents offre l’opportunité d’en faire des points de rencontre entre parents et professionnels. Il s’agit de permettre aux parents de se rendre avec leurs enfants sur ces lieux et obtenir un accompagnement ou une aide formelle ou informelle mais également d’être sensibilisés à la mise en place d’un cadre sécurisant pour leur enfant. En proposant aux parents de venir dans ces lieux avec leurs enfants en organisant un mode de garde le temps de l’échange avec le professionnel permettrait de lever un frein important au déplacement des parents.
Le développement d’espace Parents-Enfants :
Développer des espaces permettant de passer du temps entre enfants et parents est un pilier du soutien à la parentalité. Il peut s’agir de développer des espaces de jeu et d’activités mais il peut également s’agir de développer une offre culturelle permettant aux parents et aux enfants de découvrir des choses ensemble. Il est fondamental que ces espaces créent l’opportunité de renforcer le rôle et la place des pères.
Ce qui va changer sur mon territoire
- L’épanouissement complet des jeunes enfants avec un accompagnement protéiforme des parents
- Des parents mieux soutenus dans leur quotidien parfois difficile
- Une prise en considération globale de l’aspect multifactoriel du bien-être de l’enfant par les professionnels de la collectivité
Paroles d’experte
“ Ce processus d’attribution des places a des liens forts avec le soutien à la parentalité puisque l’obtention d’une place de crèche conditionne, dans certains cas, le retour vers l’emploi ou une démarche d’insertion pour l’un des parents ou les deux. Pour les familles les plus vulnérables, l’attribution d’une place s’inscrit pleinement dans une logique d’investissement social, à laquelle nous élus locaux nous adhérons pleinement. ”
Paroles de parents
Les parents fréquentant les structures de l’association du Clavim s’expriment et témoignent de l’importance de l’accompagnement et du soutien à la parentalité ainsi que sur les résultats d’un investissement pour la petite enfance.
Un lieu d’accueil et d’écoute
“ Nous n’avons pas la même approche éducative, ma nouvelle compagne et moi, et cela crée des tensions les semaines où nous avons chacun nos enfants à la maison. ”
Atelier « Le chant prénatal »
“ C’est instructif d’être entouré de toutes ces femmes enceintes. C’est un moment intense pour moi. ”
Pour aller plus loin
Des mesures phares annoncées lors du Comité interministériel à l’enfance
À L’Isle-sur-la-Sorgue : L’espace Parentalité, un lieu de ressources