Pourquoi cette recommandation ?
L’éducation est souvent restreinte à ce qui se passe dans la salle de classe, et peu connectée au reste des espaces urbains. Pourtant, on constate une diversification des acteurs et actrices qui participent à l’éducation des enfants, et une multiplication des moments et des espaces d’apprentissage. Par conséquent, il semble essentiel de rassembler dès la petite enfance jusqu’à la transition vers le monde professionnel, tous les acteur.ices partageant les mêmes valeurs et disposé.es à contribuer ensemble à l’éducation des enfants et des jeunes, en lien avec leurs familles.
L’éducation est un enjeu intimement lié aux territoires, à leur diversité et à leurs spécificités. Adapter l’éducation aux besoins du territoire, c’est garantir l’équité dans le traitement des enfants et des jeunes. Depuis plusieurs décennies, les collectivités territoriales, au premier rang desquelles les villes, reçoivent des responsabilités croissantes en matière d’éducation. Ainsi, la ville peut être à la tête d’une stratégie éducative ambitieuse et partagée, permettant d’assurer une cohérence de toutes les activités des enfants et des jeunes, de 0 à 25 ans, avant, pendant, autour et après le cadre scolaire. Dans une logique de territoire apprenant, la ville peut impulser une dynamique collective au sein de la communauté éducative locale afin d’offrir des parcours éducatifs adaptés et continus sur tous les temps et les espaces de vie de l’enfant et du jeune.
Pourquoi une Ville amie des enfants doit agir ?
Les collectivités ont un rôle déterminant dans l’atteinte des objectifs locaux, nationaux et internationaux en faveur d’un développement durable et inclusif. Ce rôle a été reconnu dans l’Agenda 2030 adopté par les Nations Unies en 2015 à travers l’objectif de développement durable (ODD) n°11 consacré aux « Villes et communautés durables ». Leur contribution transversale à l’ensemble des ODD, dont l’ODD 4 en faveur d’une éducation de qualité, apparaît désormais comme une évidence.
Parce qu’elle rassemble un éventail d’acteurs impliqués sur un territoire donné, l’éducation constitue par définition un enjeu local. Elle concerne les individus, apprenants et enseignants, et se déroule dans des environnements multiples : au sein de la famille, dans la communauté, en classe. Selon l’endroit de naissance, sa famille, l’école fréquentée, les chances de réussite ne sont pas les mêmes. La collectivité, échelon institutionnel le plus près des citoyens, doit pouvoir accompagner au mieux chaque parcours éducatif individuel, depuis la petite enfance jusqu’à l’insertion professionnelle, dans tous les temps et espaces de vie. La force d’innovation inhérente au niveau local doit être mobilisée pour répondre aux défis du quotidien à travers la stimulation des réseaux d’acteurs locaux.
Cela peut se traduire par :
La formalisation d’une stratégie éducative :
Une stratégie éducative permet de définir les objectifs structurant l’action de la ville en matière d’éducation et de fournir un cadre pour les acteurs du territoire pour développer des projets alignés avec la vision de la ville. Elle vise à garantir, autour de l’école, la continuité éducative, afin de construire un lien permanent avec les parents et les autres adultes pouvant contribuer à la réussite dès le plus jeune âge. Cette démarche permet de fédérer, autour de projets éducatifs, les institutions, les acteurs culturels et sportifs et les familles d’un territoire. La formalisation d’une stratégie éducative permet l’identification des ressources humaines, matérielles, et financières sur un territoire. Elle rend ainsi possible la mise en place de perspectives de travail partagées, et d’actions coordonnées.
Une démarche de concertation approfondie et pertinente, avant, pendant et après la mise en œuvre de la stratégie éducative :
La co-construction avec l’ensemble des acteurs éducatifs augmente les chances de mise en œuvre effective de la stratégie, et d’appropriation par les acteurs : élus, agents administratifs, agents de terrain, enseignants, inspecteurs, parents et élèves, associations, entreprises, etc. L’approche est aussi déterminante que le contenu : l’implication des acteurs dans la prise de décision renforce l’effectivité de la stratégie éducative. Cela crée notamment des passerelles entre agents administratifs, acteurs de terrain et usagers.
La mobilisation des ressources humaines :
Afin de permettre le déploiement de la stratégie éducative locale, il faut non seulement identifier les ressources humaines mais penser leur mobilisation en conformité avec les orientations de la ville. Ainsi la mise en place de formation croisée ou entre pairs est un moyen de décloisonner les façons de travailler. De même, la désignation de personnes ressources pour animer des projets interservices telle qu’une stratégie éducative permet une plus grande fluidité et une transversalité dans les approches de travail.
Des opportunités d’ouverture et de mobilité sur le monde extérieur :
Des projets orientés sur des thématiques transversales comme la culture, l’art ou le développement durable permettent d’élargir le champ des activités éducatives que l’enfant pratique. Plus encore, la place de l’enfant dans la ville constitue également un axe d’action prometteur, notamment au regard de la question de la ville inclusive. Ainsi, il ne faut plus seulement penser la ville selon les usages des adultes, mais concevoir les espaces urbains en concordance avec les activités des enfants et des jeunes. Cette réflexion entre espace et éducation doit aussi être menée au sein même de l’école, dans l’objectif d’expérimenter de nouvelles pratiques pédagogiques.
Ce qui va changer sur mon territoire
- Des actions éducatives qui reposent sur la mobilisation d’un écosystème local porté par une vision partagée : des parcours éducatifs cohérents et continus pour les enfants et les jeunes du territoire
- Une communauté éducative locale unie, au service des enfants et des jeunes du territoire
- Des opportunités pour l’apprentissage hors de l’école, par la mise en place de divers dispositifs dans d’autres secteurs : culture, développement durable, sport, insertion professionnelle, engagement associatif, etc.