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Accompagner les parents et les jeunes face aux défis de l'adolescence
© UNICEF_UNI283486_Siokou-Siova

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Pourquoi cette recommandation ?

L’adolescence est un moment fondateur chez le jeune dans la définition de son identité. C’est également un moment qui apparaît difficile pour la plus part des parents qui voient leur rôle de premier éducateur changé et challengé.

Les chiffres montrent que les adolescents d’aujourd’hui fument moins, boivent moins et prennent moins de risques que ceux des générations précédentes. Cependant, il y a bien un domaine dans lequel les adolescents sont toujours mis en danger aujourd’hui : celui des troubles liés à la santé mentale. Ces troubles n’ont cessé d’augmenter durant ces 30 dernières années. C’est devenu l’un des troubles majeurs chez les adolescents. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime à 62 000 le nombre d’adolescents décédés dans le monde en 2016 en raison des violences qu’ils s’infligent en raison de leurs troubles mentaux.

L’adolescence est en effet une période essentielle pour le développement d’habitudes sociales et émotionnelles importantes pour le bien-être mental et c’est justement dans cette période que les jeunes sont le plus susceptibles d’être exposés à de nombreux facteurs de risque pour leur santé mentale. Parmi ces facteurs il y a, entre autre, le développement du stress lié au désir d’une plus grande autonomie, la pression pour se conformer à ses pairs, l’exploration de l’identité sexuelle, mais aussi, la qualité de leur vie familiale. La violence ainsi que les difficultés socio-économiques représentent régalement des risques pour la santé mentale. Par ailleurs, certains adolescents se trouvent davantage dans des situations à risque en raison de leurs conditions de vie, de la stigmatisation, de la discrimination ou de l’exclusion dont ils peuvent être victimes.

Accompagner les parents face aux défis de l’adolescence, c’est notamment leur permettre une meilleure compréhension des problématiques liées à la santé mentale et aux conduites addictives de leurs enfants. Il s’agirait de donner aux parents les moyens de pouvoir détecter les signes indiquant la mise en danger d’un jeune.

Pourquoi une Ville amie des enfants doit agir ?

Les troubles de la santé mentale ont augmenté chez les adolescents depuis l’adoption de la Convention internationale des droits de l’enfant. La dépression fait désormais partie des principales causes de handicap chez les jeunes. Il est donc impératif de privilégier la promotion de la santé mentale, la prévention des problèmes de ce type et l’offre de traitements et d’aide à la réadaptation des enfants et des jeunes concernés et de combattre la stigmatisation et les tabous qui entourent les maladies mentales afin de faciliter la demande de traitement et la fourniture d’un soutien.

En cela, une Ville amie des enfants peut jouer un rôle déterminant car elle peut accompagner les jeunes mais aussi leurs parents ainsi que les professionnels à identifier ces troubles, à encourager le partage d’information sur ces pathologies et accompagner les prises de conscience pour une meilleure prise en charge.

La prévention et le dépistage précoce de ces troubles constituent les points essentiels permettant de préserver la santé et la vie des adolescents. Il est important, si ce n’est fondamental de sensibiliser à la santé mentale afin que les tabous sur ce sujet tombent et s’interroger collectivement sur la manière dont les parents peuvent être accompagnés pour faire face à ces défis.

La Ville est le premier territoire où se trouve le jeune, c’est son espace de vie ainsi que celui des parents qui l’accompagnent, c’est pour cela qu’une Ville amie des enfants doit pleinement s’impliquer dans l’accompagnement des parents et des jeunes face aux défis de l’adolescence.

Cela peut se traduire par :

Le soutien aux associations :

En soutenant les associations qui œuvrent pour la sensibilisation et l’accompagnement des parents pour une meilleure compréhension des problématiques de santé mentale et de conduites addictives, la ville offre de meilleures chances aux parents de comprendre les difficultés de leurs enfants et d’être accompagnés.

La création d’un lieu d’accueil :

La ville peut créer un lieu d’accueil dans lequel les parents et les adolescents peuvent trouver des ressources (information et professionnels) sur ces questions. Ce lieu devra être pensé pour être accessible à tous et particulièrement aux familles les plus éloignées. Il peut aussi s’agir pour la ville de réutiliser un espace déjà fréquenté par les parents et y organiser des événements permettant d’y faire venir des jeunes et y mettre à disposition ces ressources. Le lieu peut aussi être un lieu fréquenté par les jeunes dans lequel la ville tente d’y faire pénétrer les parents.

La mise en place d’une réflexion collective et transversale avec les acteurs du territoire :

La ville tirerait avantage du fait de mettre en place un dispositif de réflexion collective sur la santé mentale des jeunes et sur la manière de sensibiliser et d’accompagner les parents et les jeunes. Elle pourrait ainsi avoir une action de coordination du travail en lien avec les autres collectivités/établissements publics (Métropole, Région, Département), associations.

La sensibilisation des publics :

La ville pourra organiser des temps ou des ateliers de sensibilisation en direction des parents et des jeunes.

La création de passerelles entre les dispositifs développés en direction des parents et ceux développés en direction des jeunes :

La ville a la possibilité de valoriser la coopération entre les dispositifs d’accueil et d’écoute des jeunes et les dispositifs de soutien à la parentalité.

Ce qui va changer sur mon territoire

  • Avoir des adolescents dont le malaise est pris en compte
  • Des parents moins démunis qui se sentent accompagnés et soutenus face à ces difficultés

Paroles d’experts

“ Agir pour la prévention des adolescents nécessite l’accompagnement des parents dans la qualité de leur étayage, indispensable pour essayer de contenir « les immédiatetés pulsionnelles » de leur enfant en les invitant à les transformer, à les métaboliser. Il est indispensable de soutenir les parents dans leurs préoccupations face aux comportements quelquefois étranges de leurs adolescents. ”
Bruno Jarry
Philosophe, psychothérapeute et directeur du CLAVIM à Issy-les-Moulineaux depuis 1992.

Paroles de jeunes

“ On peut estimer que 4 enfants et adolescents sur 10 éprouvent un sentiment de tristesse (ou de cafard), qu’un quart traverse des phases d’apathie et que 3 sur 10 perdent confiance en eux. 36,3 % de l’échantillon est en situation de souffrance psychologique (6/18 ans). Ce taux atteint 43,3 % des 15 ans et plus. 28 % des adolescents (12/18 ans) disent avoir pensé au suicide. 11 % ont déjà tenté de se suicider. ”
Extrait de Adolescents en France, le grand malaise qui revient sur les résultats de la Consultation nationale des 6/18 ans UNICEF France de 2014

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