Pourquoi cette recommandation ?
La participation n’est possible que si ses modalités sont adaptées à chaque enfant en fonction de ses besoins et de ses capacités mais aussi en tenant compte des freins qui empêchent sa participation. C’est le sens de cette recommandation qui propose de faire vivre des espaces formels et informels de participation. Il s’agit de pouvoir proposer à tous les enfants et les jeunes du territoire des formes de participation qui leur conviennent et qui permettent leur participation effective qu’il s’agisse de permettre la participation à travers des formes classiques telles que les Conseils municipaux d’enfants ou de jeunes, les conseils de quartier, les Conseils de vie lycéenne ou alors à travers des formes moins institutionnelles.
Pourquoi une Ville amie des enfants doit agir ?
Dans le cadre de l’importance reconnue par UNICEF de la participation et de l’engagement des enfants et des jeunes, il s’agit de proposer aux villes de mettre en place les conditions d’effectivité de ce droit.
La ville, de par la diversité des moyens dont elle dispose pour animer son territoire, peut imaginer et mettre en œuvre des dispositifs originaux de participation en fonction des besoins concrets des enfants et des jeunes. Nous l’avons vu, prendre en compte sérieusement leur point de vue permettra aussi d’emporter l’adhésion des jeunes et d’avoir des structures, dispositifs et espaces qui soient effectivement utilisés car ils répondent à leurs besoins.
Quel que soit le type de participation, il y a des exigences à respecter pour s’assurer qu’elle respecte les principes éthiques et un cadre défi ni et qualitatif.
Pour que les enfants soient écoutés et entendus il faudra s’assurer qu’ils disposent de :
- UN ESPACE : Il faut leur donner un espace sécuritaire et inclusif pour former et exprimer leurs points de vue. Il faut s’efforcer d’atteindre tous les enfants, y compris les plus marginalisés.
- UNE VOIX : Il faut soutenir les enfants et les aider à exprimer leur point de vue. Ils ont besoin d’une occasion, de temps et d’information pour les aider à se faire leur propre opinion. Ils ont le droit d’exprimer leur point de vue non seulement sur les questions évidentes de la garde d’enfants, la protection de l’enfance, l’école, le jeu et la santé, mais aussi, par exemple, la planification urbaine, les transports, la protection sociale, la santé environnementale, le logement et l’inclusion sociale.
- UN AUDITOIRE :Lorsque les enfants expriment leurs points de vue, ils doivent être écoutés avec respect. Ils doivent être assurés que les adultes concernés sont prêts à les prendre au sérieux.
- UNE INFLUENCE : Il faut donner suite aux opinions des enfants. Cela ne veut pas dire que tout ce qu’ils proposent doit se faire, mais il faut être dûment pris en considération.
Cela peut se traduire par :
La mise en place d’instances de participation adaptées à chaque âge
La Ville doit développer une offre de participation suffisamment diverse qui puisse correspondre à tous les âges. Ainsi, cela permettra la participation du plus grand nombre. La Ville a l’opportunité de mettre en place des Conseils municipaux d’enfants, des Conseils municipaux de jeunes ou d’organiser la participation des plus grands aux Conseils de quartier.
La mise en place de dispositifs mobiles de participation
Il est fondamental de mettre en place des dispositifs de participation qui se déplacent en direction des enfants et des jeunes. La Ville peut ainsi organiser des ateliers de participation se déroulant directement là où les jeunes ont leurs habitudes comme les maisons de quartier mais aussi les cafés, skate parks, espace de rencontres dans les quartiers… Ces ateliers peuvent être organisés par des agents de la ville et permettre d’inclure tous les jeunes à la participation d’un projet.
Le travail avec les associations du territoire
Travailler avec des associations du territoire permet à la fois de toucher des jeunes que la ville pourrait avoir des difficultés à toucher mais également de développer avec elles des modes de participation informels en direction des jeunes les plus éloignés des institutions. Les formes et les modalités que pourrait prendre cette participation varieraient en fonction des publics mais il serait par exemple possible de coordonner l’organisation d’un Parlement libre des jeunes avec différentes associations.
Participation des jeunes au budget participatif
Les jeunes sont des acteurs du territoire, en les incitant et en créant les conditions permettant leur participation au budget participatif, la collectivité leur offre de réelles perspectives de participation à l’évolution de leur ville en votant mais aussi en proposant de nouveaux projets à développer. C’est aussi un moyen d’impulser une dynamique d’échange entre les jeunes et les moins jeunes.
Ce qui va changer sur mon territoire
- Des enfants et des jeunes plus engagés et fiers d’avoir été entendus
- Des enfants et des jeunes dotés d’un sentiment d’appartenance plus fort à la ville
- Des enfants et des jeunes plus impliqués dans le respect de la ville qu’ils ont contribué à construire
Paroles d’experts
Paroles de jeunes
Imagineo a collaboré avec UNICEF France pour recueillir les avis d’enfants de 8 à 12 ans sur la problématique suivante : proposer des solutions pour être bien tous ensemble pour jouer dans la ville
Deux ateliers ont été réalisés. Le premier à Lyon avec les enfants du Centre social Langlet, 12 enfants âgés de 8 à 12 ans le 11 juillet 2019 et un second atelier à Saint-Chamond le 18 juillet 2019 au sein de l’espace d’animation et de lien social de Fonsala avec 14 enfants âgés de 8 à 12 ans.