20 ans d’histoire entre les villes et UNICEF en France
D’ici 2025, environ 60% des enfants du monde, soit plus d’un milliard, vivront dans des villes et la moitié d’entre eux seront pauvres. Parmi eux, la moitié vit déjà dans des zones urbaines et le nombre d’habitants des taudis urbains pourrait doubler au cours des vingt-cinq prochaines années. Conséquence logique du mouvement de décentralisation qui s’opère dans une majorité de pays, les administrations locales assument davantage de responsabilités dans la prise en charge de services sociaux efficaces qui relevaient auparavant du pouvoir central.
Une problématique mondiale
Face à ce constat inquiétant pour l’avenir, l’initiative Ville amie des enfants s’est développée avec l’UNICEF France et l’Association des Maires de France dans le sillage de la résolution prise lors de la Conférence mondiale d’Istanbul sur les établissements humains (Habitat II) de faire des villes des lieux vivables pour tous et toutes. Cette Conférence a déclaré que le bien-être des enfants est l’indicateur suprême d’un habitat sain, d’une société démocratique et d’une bonne gestion des affaires publiques. La Convention de l’ONU relative aux droits de l’enfant, ratifiée par 192 pays, place les villes en face d’un défi nouveau en ce qui concerne l’installation de services et d’équipements, la participation et l’écoute des enfants et des jeunes et la solidarité internationale.
2002 : l’année du lancement en France
Dans ce contexte, Ville amie des enfants a vu le jour en France, en 2002. Si l’impulsion est internationale, la démarche adoptée pour lancer l’opération est différente de ce que l’on peut observer dans des pays voisins, comme l’Italie, l’Espagne ou l’Allemagne. Alors qu’en Italie, le projet est initié et soutenu financièrement par le gouvernement avec UNICEF Italie depuis1996, c’est l’Association des Maires de France et l’UNICEF France qui font cause commune pour Ville amie des enfants sans que l’initiative ne bénéficie d’aide financière. Cette contrainte apparente permet au projet français de se construire de manière très ouverte dans une logique de partage et d’échange pour que Ville amie des enfants réponde au mieux aux besoins et aux spécificités locales. Pour en savoir plus sur la démarche Ville amie des enfants dans le monde, rendez-vous sur le site « Child Friendly Cities Initiative » en cliquant ici.
En 2002, 12 villes pionnières sont devenues Ville amie des enfants : Bordeaux (33), Charleville-Mézières (08), Colmar (68), l’Haÿ-les-Roses (94), Mulhouse (68), Nancy (54), Nantes (44), Nevers (58), Paris (75), Toulouse (31), Saint-Germain-en-Laye (78) et Versailles (78).
2003 : l’année de la consolidation
Après sa première année d’existence et la mise en place d’une base commune grâce à la création de la charte Ville amie des enfants en 2002, l’opération française a franchi une nouvelle étape en 2003 avec de nouvelles adhésions et le développement d’axes majeurs :
- La mise en place d’un dossier de candidature,
- Le renforcement de la stratégie de communication autour de Ville amie des enfants pour que, peu à peu, l’opération soit connue par tous.
En novembre 2003, grâce au concours de l’Association des maires de France, l’UNICEF et Ville amie des enfants exposaient au Congrès des Maires de France. Parallèlement, les comités départementaux d’UNICEF France devenaient de plus en plus actifs pour faire connaître l’opération auprès de leurs villes. Le résultat ne s’est pas fait attendre : les Villes amies des enfants sont passées de 12 en 2002, à 32 en 2003.
2004 : la création du réseau
L’année 2004 confirme l’intérêt que portent les villes françaises au projet Ville amie des enfants.
Le 12 février 2004, les Villes amies des enfants se sont officiellement constituées en réseau, lors d’une rencontre tenue au siège de l’Association des maires de France. Désormais, toute nouvelle ville entre dans ce réseau dès lors qu’elle a été acceptée et que son maire a signé la Charte Ville amie des enfants avec un représentant officiel de l’UNICEF.
Pour servir ce réseau, est décidée la création du premier site Internet français dédié à la promotion et à l’échange d’expériences des villes en faveur des enfants et des jeunes.
Parallèlement, Ville amie des enfants se dote de nouveaux outils : des boîtes à idées pour faire vivre les droits des enfants au quotidien, un texte de référence pour une définition mondiale de Ville amie des enfants, « Les 9 piliers de Ville amie des enfants ».
Fin 2004, 43 nouvelles villes ont rejoint le réseau.
2005
Les 9 ambitions des Villes amies des enfants sont l’écriture française du cadre international proposé aux 800 villes du monde entier par UNICEF international et le Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU Habitat) en 1996.
2009
Un programme d’actions des Villes amies des enfants est créé. Il offre aux villes un cadre de travail pour élaborer leurs politiques publiques en direction des enfants et des jeunes. Transversalité, égalité d’accès, environnement protecteur, implication, solidarité et mobilisation sont autant de lignes directrices proposées pour innover pour l’enfance, renforcer la qualité de ses services pour favoriser le bien-être et l’épanouissement des 0-18 ans.
2010
Le réseau s’ouvre à d’autres collectivités territoriaux avec la création du réseau « Départements amis des enfants ».
2012
Le réseau Ville amie des enfants fête ses dix ans. Il poursuit réflexions et innovations dans le domaine de l’application des droits de l’enfant au niveau local.
2013
L’année 2013 signe le lancement de la première Consultation nationale à destination enfants de 6 à 18 ans. 22 500 participants âgés de 6 à 18 ans, répartis dans 73 Villes et 1 Département amis des enfants ont répondu à un questionnaire portant sur la perception de l’exercice de leurs droits en France. L’UNICEF France publie son premier rapport « Ecoutons ce que les enfants ont à nous dire – L’intégration sociale des enfants : de fortes inégalités ».
2014
À l’occasion des élections municipales de mars 2014, un nouveau dossier de candidature 2014-2020 est élaboré. Il est adossé aux thématiques de la Convention internationale des droits de l’enfant et aux pratiques des collectivités. Pour la première fois, les villes s’engagent par une délibération municipale, actant politiquement un engagement fort en faveur de l’application des droits de l’enfant sur leur territoire.
Cette année symbolise également la création du réseau « Intercommunalité amie des enfants ».
2020
Sur la base du nouveau modèle international Child friendly Cities Initiative, la démarche VAE est repensée pour le mandat municipal 2020/2026. L’UNICEF accompagne désormais les villes partenaires à prendre des engagements forts pour affirmer qu’elles s’engagent au bien-être, à la protection, à l’éducation, à la participation et au respect de chaque enfant et chaque jeune. Le processus de candidature évolue, l’accompagnement aussi et ce ne sont pas moins de 300 villes qui rejoignent le réseau entre 2020 et 2022 pour ce nouveau mandat municipal.
2022
VAE souffle ses 20 bougies lors de la Rencontre nationale des Villes amies des enfants à Aix-en-Provence en présence de nombreuses collectivités et de son réseau riche de bénévoles engagé.es.